Les TDS sont présentes lors de la marche de nuit féministe du 7 mars

La Fédération Parapluie Rouge est signataire de l'appel à la grève féministe du 8 mars se positionnant contre la putophobie. 

Nous avons pris la parole lors de la marche de nuit féministe du 7 mars précédant la journée de grève féministe. 

Texte : 

La Fédération Parapluie Rouge regroupe à l’échelle nationale les associations communautaires et de santé de travailleuses du sexe. Il s’agit des associations créées et organisées par et pour les TDS en fonction de leurs besoins spécifiques.

Nous comptons parmi nous : Acceptess T, Autres Regards, Bad Boys, Cabiria, le Collectif des femmes de Strasbourg St-Denis, Grisélidis, le PASTT, PDA, les Roses d’Acier, le STRASS- Syndicat du travail sexuel, les Pétrolettes, Queer Auvergne, Paloma, Chardon Ardent et Bord!el

L’exercice du travail sexuel est un choix parmi tant d’autres cependant les politiques prohibitionnistes et abolitionnistes ont des conséquences sur nos conditions d’exercices et favorisent divers type de violences, notamment policières et médicales.

À l’approche des Jeux Olympiques les travailleuses du sexe subissent un harcèlement policier plus violent que jamais, les contrôles de police s’accroissent, les travailleuses du sexe reçoivent des amendes à répétition – notamment pour exhibition et stationnement - qui les précarisent. Nous constatons une envolée de la répression policière, des expulsions, des agressions et violence en tous genre faites aux TDS.

Au Bois de Boulogne et Vincennes, les amendes et PV pleuvent et le stationnement payant se déploie. Les éclairages publics sont sciemment coupés pour gêner la visibilité des putes qui travaillent à pied, créant un environnement criminogène et ouvrant la voie aux agressions de tout genre.

Être une travailleuse du sexe face aux forces de l’ordre c’est être une femme x100.

Les travailleuses du sexe migrantes doivent vivre avec la peur des violences policières auxquelles elles sont particulièrement exposées et savent qu’elles ne peuvent pas porter plainte en cas d’agressions, de viols ou de violences.

Les travailleuses du sexe migrantes se retrouvent régulièrement dans des situations d’abus de la part des forces de l’ordre, si elles sont appréhendées par ces derniers elles peuvent se retrouver en centre de rétention administrative et faire l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.

Les travailleuses du sexe migrantes font parties des plus stigmatisées, discriminées et précarisées en raison de l’amalgame entre la traite des êtres humains et le travail sexuel, l’État putophobe ne faisant pas la distinction entre ces dernières.

Les politiques et les médias contribuent largement à aggraver notre stigmatisation à l’approche des Jeux Olympiques, notamment avec la diffusion du plan traite qui véhicule l’idée fausse selon laquelle les grands évènements sportifs augmenteraient la prostitution.

Ainsi, le plan traite propose notamment des formations au site Airbnb ou aux hôtels pour reconnaître les prostituéEs et le déploiement d’une plateforme de signalement pour « risque de prostitution » afin d’avertir les propriétaires de logements pour que les travailleuses du sexe se fassent expulsées. On voit au travers de cet exemple une volonté de lutter contre les putes et d’entraver leur droit inconditionnel au logement.

Pourtant la Coupe du Monde de Rugby a donné lieu à de véritables drames humains pour les travailleuses du sexe.

À Lyon, dans le quartier Gerland les travailleuses du sexe ont été harcelées, violentées y compris physiquement puis, sous le coup d’un arrêté préfectoral, chassées des abords du stade.

Leurs camionnettes ont été saisies alors que certaines y vivaient et aucun relogement ne leur a été proposé. Privées de ressources, ces travailleuses du sexe ont vu leurs conditions de travail et de vie se dégrader encore.

À Nantes des personnes hébergées par le 115 ont été délogées par des hôtels qui voulaient louer aux supporters, expulsant ainsi les familles des travailleuses du sexe les plus précaires.

Dans ce contexte, nous sommes extrêmement préoccupées à l’approche des Jeux Olympiques et craignons leur impact sur les travailleuses du sexe.

Là encore nous constatons que la seule approche envisagée vise à faire de la «prévention de la prostitution » au détriment de l’accès aux droits fondamentaux des travailleuses du sexe.

Les seuls dispositifs qui nous protège des violences reposent sur de l’auto-organisation et sur une dynamique de solidarité communautaire. Ce procédé a pu être étendu à tout le territoire via le Projet JASMINE, porté par Médecins du Monde.

De même, ce sont des travailleuses du sexe qui ont mis en place une méthode d’autodéfense spécifique leur permettant de faire face aux violences physiques, mais aussi verbales et juridiques.

Les décisions politiques qui nous concernent vont encore une fois nous exposer aux violences, aux transmissions de VIH-sida et IST et à une précarisation accrue.

Les JO vont être un véritable carnage pour les putes.

Le constat est sans appel les pouvoirs publiques cherchent par tout les moyens à nous faire disparaître tout en nous dépouillant de toute dignité et humanité au profit d’enjeux politiques et financiers.

L’état français préfère les putes mortes.

Plus que jamais nous restons solidaires et unies face à l’écrasement capitaliste.